La Légende des Trois Chevaliers

Au cours de la Première Croisade, dans les premières années du XIIème siècle, trois jeunes chevaliers du pays laonnois, les seigneurs d'Eppes, de Coucy et de Marchais, s'étaient enrôlés parmi les Chevaliers de Saint-Jean de Jérusalem. Ils avaient franchi les mers et luttaient sous les murs d'Ascalon quand ils furent pris dans une embuscade et emmenés au Caire par les Sarrazins.

Le vieil Émir El-Afdhal fit tout pour les entraîner dans le Mahométisme. Il tenta un suprême effort et leur envoya sa fille Ismérie, très versée dans le Coran, avec pour mission de ruiner leur Foi.

Loin de pervertir les autres, la princesse fut peu à peu gagnée par la "vraie religion" et voulut posséder une image de la Vierge Marie, si vénérée au pays des 3 Chevaliers. Ceux-ci entreprirent de sculpter l'objet désiré quand ils reçurent des Anges une statue de la Mère de Dieu, qu'ils offrirent à la musulmane.

La nuit suivante, Notre-Dame apparaissait à Ismérie : " Aie confiance, lui dit-elle. J'ai prié pour toi mon divin Fils et Seigneur. Tu délivreras de leur prison mes trois dévôts Chevaliers, tu seras baptisée et honorée en mon nom."

Obéissante à la Très Sainte Vierge, Ismérie délivra les Chevaliers et les accompagna dans leur fuite, emmenant la Statue. Bientôt, la fatigue se fit sentir. Tous s'endormirent et voilà qu'à leur réveil, Ô prodige ! Ils se retrouvent sur la terre de leurs ancêtres (2 juillet 1134), aperçoivent un jeune berger et l'envoient prévenir leur mère de leur retour, elle accourt à la rencontre de ses fils et d'Ismérie qu'elle retrouve sur le chemin de Marchais.

Ils avaient dû poser la statue qui s'était faite trop lourde et, voyant là un signe, ils retournèrent sur Liesse pour la poser définitivement. C'est à cet endroit, "Les Arbres Notre Dame", que fut édifiée en 1828 une petite chapelle et que le 18 août 1857 eut lieu le couronnement de la Vierge, en présence de 9 prélats et de 800 prêtres, de Son Altesse Sérénissime le Prince de Monaco, du Maire de Liesse... "d'une foule innombrable de spectateurs dont les flots pressés se refermaient sur le cortège à mesure que la procession s'avançait."